7 à 8 ans de prison aux braqueurs
Sept ans et huit ans de prison aux braqueurs.
La cour d'assises de Maine-et-Loire a hier condamné sans ménagement les deux auteurs du braquage d'Écouflant du 21 janvier 2011. La peine correspond à celle demandée hier matin par l'avocat général Olivier Tcherkessoff qui avait requis "7 ou 8 ans" en demandant "une peine d'exemplarité" au regard des très lourdes conséquences de ce braquage.Tourefois, la peine de sûreté des deux tiers, voulue par l'accusation, n'a pas été retenue par les jurés.
Abdel Kader Bénichou a été condamné à 7 ans de prison et M'Baye N'Gom à 8, la différence s'expliquant par le fait que le dernier était en plein contrôle judiciaire au moment de ce désastreux braquage.
Ce sont surtout les atteintes psychologiques sur le commerçant qu'il faudra retenir de cette audience. Son avocat Me Nathalie Paillard-Goustour, a très justement peint "cette peur qui s'installe dans le quotidien et qui ne le quitte plus. Il ne supporte même plus de regarder des scènes de violences à la télé " Avant de tonner "Vous qui avez toujours le mot de respect à la bouche, est-ce que vous l'avez respecté, il y a trois ans, ce commerçant qui ne vous avait fait aucun mal ?".
Les finasseries fuyantes, les mensonges et les silences des deux accusés pendant toute l'enquête du juge d'instruction n'ont pas plaidé en faveur des accusés, même si leur attitude à la barre était repentante et pleine de regrets.
Pour la défense de Bénichou, Me Nicolas Mariel a insisté sur "les bonnes facettes" de la personnalité de son client et notamment une réelle intelligence "qui peut prendre le dessus sur les mauvais côtés". Il a également souligné que son client s'était rendu de lui-même, en septembre 2011, au commissariat d'Angers.
Une attirance pour la vie en prison ?
La défense de M'Bay N'Gom fut rendue compliquée par le fait que celui-ci a eu tous les atouts pour mener une vie éloignée de la délinquance : une famille soudée et encadrante, une bonne éducation et surtout une intelligence très supérieure qui lui a même permis de passer sa lisence de droit en prison. Me Mathilde Livenais est donc allée chercher dans des ressorts plus intimes, lié à son adolescence, lors de laquelle il a connu "une attirance paradoxale pour la vie carcérale". C'est parfois compliqué, ce qui se passe dans la tête des hommes.
Jean-Yves LIGNEL
Courrier de l'Ouest