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Me Paillard Goustour
Ouest France 26/01/2023

Six avocats au coeur des affaires criminelles à Angers

Six avocats au coeur des affaires criminelles à A

« On a l’engagement de défendre » : six avocats au cœur des affaires criminelles à Angers

Meurtre, tentative de meurtre, empoisonnement. Des avocats angevins vont marquer l’actualité judiciaire devant la cour d’assises du Maine-et-Loire entre janvier et avril 2023. Ils défendront les intérêts d’un accusé ou alors de parties civiles. Ouest-France les a réunis pour qu’ils se confient sur la préparation de leurs dossiers.

Ils seront de part et d’autre du prétoire. Avec la même robe, la même passion du métier d’avocat, mais certainement pas avec les mêmes intérêts.

Ils seront de part et d’autre du prétoire. Avec la même robe, la même passion du métier d’avocat, mais certainement pas avec les mêmes intérêts.

D’ici quelques jours et jusqu’à la fin du mois d’avril, dans l’antre de la cour d’assises, ces avocats angevins vont devoir avaler des centaines d’heures d’audience, mais aussi éplucher des dizaines de pages de dossiers. Pour convaincre et être convaincu.

Maître Patrick Descamps défendra les intérêts de Badr Smati, accusé d'avoir tué sa compagne, Estelle Veneut. Il sera accompagné de maître Jean-Noël Bouillaud et l’avocate parisienne qui a fait avouer ses crimes à Guy Georges, Solange Doumic.

Me Descamps, âgé de 72 ans est inscrit au barreau d’Angers depuis 1978. Il aura pour mission de décortiquer, page après page, les nombreuses expertises de l’affaire.

« Mon rôle va être de travailler sur les aspects techniques et juridiques du dossier » , précise-t-il. Jean-Noël Bouillaud planchera sur les faits et Solange Doumic sur la sanction. Chacun aura, dans sa plaidoirie, la volonté de défendre et de convaincre.

Six avocats du barreau d’Angers réunis dans la salle des pas perdus du tribunal d’Angers pour évoquer les affaires criminelles de ce début d’année 2023. De gauche à Droite : Pascal Rouiller, Sophie Lodeho, Mathilde Livenais, Patrick Descamps, Olivia Brulay, Olivier Rolland. | FRANCK DUBRAY / OUEST FRANCE

 

« Trois ans que j’ai ce dossier en tête »

Me Pascal Rouiller, qui intervient dans les intérêts de Patrick Ferrand qui est accusé d'avoir tenté d'empoisonner sa femme en lui administrant une vingtaine des dizaines de cachets de Lexomil mélangé au jus d’orange de son épouse, ne veut pas être « le commentateur d’une situation ».

Ils seront de part et d’autre du prétoire. Avec la même robe, la même passion du métier d’avocat, mais certainement pas avec les mêmes intérêts.

D’ici quelques jours et jusqu’à la fin du mois d’avril, dans l’antre de la cour d’assises, ces avocats angevins vont devoir avaler des centaines d’heures d’audience, mais aussi éplucher des dizaines de pages de dossiers. Pour convaincre et être convaincu.

Maître Patrick Descamps défendra les intérêts de Badr Smati, accusé d’avoir tué sa compagne, Estelle Veneut. Il sera accompagné de maître Jean-Noël Bouillaud et l’avocate parisienne qui a fait avouer ses crimes à Guy Georges, Solange Doumic.

Me Descamps, âgé de 72 ans est inscrit au barreau d’Angers depuis 1978. Il aura pour mission de décortiquer, page après page, les nombreuses expertises de l’affaire.

« Mon rôle va être de travailler sur les aspects techniques et juridiques du dossier » , précise-t-il. Jean-Noël Bouillaud planchera sur les faits et Solange Doumic sur la sanction. Chacun aura, dans sa plaidoirie, la volonté de défendre et de convaincre.

« Trois ans que j’ai ce dossier en tête »

Me Pascal Rouiller, qui intervient dans les intérêts de Patrick Ferrand qui est accusé d’avoir tenté d’empoisonner sa femme en lui administrant une vingtaine des dizaines de cachets de Lexomil mélangé au jus d’orange de son épouse, ne veut pas être « le commentateur d’une situation ».

Il entend par là, à chaque fois qu’il enfile sa robe, « être en soutien de ce que dit mon client. L’idée n’est pas d’être pour l’un ou pour l’autre. L’idée est d’établir une stratégie de défense avec l’accord du client. La plaidoirie finale, ce n’est pas la stratégie de défense. Et ce qu’il ne faut surtout pas, c’est aller sur le terrain de l’infantilisation du client » , indique Me Rouiller.

Me Mathilde Livenais et Me Olivia Brulay interviendront dans le dossier du meurtre de la petite Vanille. Me Brulay défendra les intérêts de Nathalie Stéphan, la mère d’un bébé retrouvé mort dans une poubelle, en février 2020. | FRANCK DUBRAY / OUEST FRANCE

 

Me Olivia Brulay interviendront dans le dossier du meurtre de la petite Vanille. Me Olivia Brulay défendra les intérêts de Nathalie Stéphan, la mère d’un bébé retrouvé mort dans une poubelle, en février 2020."

Olivia Brulay, avocate de Nathalie Stéphan, la mère accusée d'avoir tué Vanille, sa fille d’un an en février 2020, sait que son dossier sera terriblement éprouvant. « Cela fait trois ans que j’ai ce dossier en tête, que je vis avec cette affaire », témoigne l’avocate. Cette dernière a noué une relation professionnelle primordiale avec sa cliente. « Notre correspondance, en lien avec l’affaire, pour savoir comment elle va, comment se passe sa détention. C’est très important. »

Dans l’affaire Vanille, le rôle de l’avocate est « d’expliquer, derrière l’acte, la personne. De porter sa voix face aux jurés et aux magistrats. Il faut que la cour d’assises apprenne à la connaître pour se forger, non pas une opinion puisqu’elle en a probablement une, mais plutôt une conviction ».

« J’aurai, comme à chaque plaidoirie, le trac »

La tessiture de voix, la prestance, la gestuelle, le maintien et le regard ont un impact considérable sur l’auditoire et donc la cour et ses jurés. « Pour être convaincant, il faut être simple et dire vrai. J’aurai, comme à chaque plaidoirie, le trac. Le stress, c’est de ne pas être cru et de ne pas convaincre » , telle est la hantise de Me Descamps.

La plaidoirie, ce sont aussi des mots sur les maux. Qu’elle soit improvisée, préparée et réfléchie depuis longtemps ou imaginée la veille du procès, la plaidoirie se construit différemment pour chaque avocat.

Mathilde Livenais, avocate de la fille du couple Smati/Veneut et de l’assistant social de la petite Vanille, aura à cœur de « vulgariser » sa pensée, ses propos devant des jurés qui découvrent, pour certains, le monde de la justice.

Du stress, il y en aura. De l’émotion, aussi. « Oui, ça va être difficile. Pour l’ensemble des personnes présentes dans la salle. Même pour l’avocate que je suis. Parce que ce que l’on a à juger relève de l’inadmissible, de l’absurde » , concède Me Livenais.

Pour sa consœur, Me Brulay, « le temps suspendu que procurent les assises est un temps qui permet de faire évoluer la plaidoirie ».

La robe, « une cape d’invincibilité »

En moins de deux mois, « et parfois en moins de 24 heures », les avocats peuvent passer d’un côté ou de l’autre du prétoire. C’est le cas pour Pascal Rouiller qui passera du banc des victimes, dans l’affaire Estelle Veneut, à celui de l’accusé pour l’affaire Ferrand.

« C’est plus facile qu’on ne le croit. Mais quand on a, vissé au corps, l’engagement de défendre, cela ne pose aucun problème. Les mots peuvent être sensiblement les mêmes mais je n’ai pas le sentiment de me transformer lorsqu’il faut plaider pour des victimes ou pour un accusé. »

Pour Me Olivier Rolland, avocat des parties civiles dans le dossier Ferrand et de la petite Vanille, « lorsque l’on met notre robe, c’est comme une cape d’invincibilité. Forcément, on se transforme et la parole de l’avocat est libre ».

Pour l’avocat angevin, il y a dans la cour d’assises, un certain respect du décorum qui fait que lors d’un procès, « l’avocat ne doit pas se déconcentrer. Il doit toujours être à l’écoute, suivre le fil du dossier. C’est un effort important ça peut basculer à tout moment ». Me Olivia Brulay le conçoit : « La plaidoirie doit tenter d’expliquer un passage à l’acte. Pas de trouver des excuses ».

 

OUEST FRANCE - Maël FABRE - Publié le 26/01/2023

 
 
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